Semaine 47.12

Editeur : Analogues / Coproduit par le Musée Calbet. Grisolle.


Revue hebdomadaire pour l’art contemporain

Texte : Violaine Sallenave

Artiste en résidence à Monflanquin

de mars à juin 2002


12 pages couleurs, non brochées

16 x 21 cm

Texte : Didier Arnaudet


Babeth Rambault aime raconter des histoires qui s’inscrivent dans quelque chose en train de se faire et que nous ne pouvons saisir sans accepter de s’associer au mouvement. Des histoires, c’est-à-dire des moments qui s’enchaînent entre eux, des événements qui se disposent dans la durée et facilitent la transfusion du réel dans l’imaginaire, de l’imaginaire dans le réel. Il ne sert à rien de vouloir canaliser, contrôler. L’expérience n’est pas ici un constat, c’est une manière de devenir. Il faut donc tout simplement additionner pour provoquer et provoquer pour additionner. C’est pour des raisons événementielles que l’histoire devient à chaque fois non seulement possible, mais encore nécessaire. Il ne saurait y avoir de fragments narratifs ou de moments vécus ou inventé sans le dégagement d’événements en train de se produire, ni sans que le travail de diagnostic soit en même temps le moyen de convoquer, mais aussi de prolonger ces événements. Il ne faut mésestimer aucun détail et être résolument attentif au mouvement qui les produit.


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La barbe du lotissement regroupe une série de portraits photographiques de haies, celles qui protègent, isolent, camouflent certaines résidences. Leur opacité leur confère une qualité sculpturale dont leur développement naturel menace les codes esthétiques et sensibles de la mitoyenneté, obligeant le tailleur-sculpteur  à un entretien constant. Il me plaît de relever ces signes de tailles alternant rigueur et laisser-aller, désirs d'expression, irrégularités fantaisistes venant troubler l'ordonnancement minimaliste de la haie."


Babeth Rambault affectionne les inventions hirsutes, anomalies glissées dans les maillons de la chaîne. Son travail s’élabore à partir de choses pré-existante dans le registre de la culture des restes ; un principe de ré-emploi qui lui permet de pousser la fonctionnalité de l’objet vers sa fiction. La photographie est le moyen pour Babeth Rambault de faire tenir ensemble dans une image : sculpture, poésie et désolation comique.


Aux éditions N'A QU'1 ŒIL, 19 rue Bouquière, 33000 BORDEAUX.

http://www.naqu1oeil.com/imageries.html


IMAGERIE : recueil de cartes postales couleur détachables / imprimé à 500 exemplaires

What do a series of photographs of hedges taken in residential areas of individual houses, fake coins made of zamak with obscure but prophetic messages and a large mattress looking like a plinth, thick and straight as a monolith, have in common? A pronounced taste for acerbic observation of our contemporaries ; a sharp sense for twisted expressions that wring the neck of ready-made concepts, an attraction for throwing things together, small businesses and lost causes ; and the urge to say out loud that the mess still, and against all maxims, belongs to those who get up late...Babeth Rambault’s apparently quirky universe is very much the glove turned inside out of our little orderly world, presenting us with the overall structural incongruity of pretty society...In the meantime, the all day non-stop goes on...Yvan Poulain

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